Communiqué de presse
Coordination Défense de Versailles
Du 14 mars 2012
« LA MARCHANDISATION DE LA FEMME, VOILA L’ENNEMI ! »
Marie-Antoinette avait dit à Madame Campan, qui voulait la protéger d’un empoisonnement en lui disant de toujours garder à portée de la main de l’huile d’amandes douces : « Ces précautions sont inutiles ; souvenez-vous qu’on n’emploiera pas un grain de poison contre moi. Les Brinvilliers ne sont plus de ce siècle ; on a la calomnie, qui vaut beaucoup mieux pour tuer les gens, et c’est par elle qu’on me fera périr. »
Ce jour là, Marie-Antoinette aura été prophétique. A nouveau, c’est par la Calomnie que le film Les adieux à la reine veut la faire périr « moralement ». Le cinéaste Jacquot n’hésite pas, en effet, à forger, au centre de son scénario des 14-16 juillet 1789, la plus ignoble calomnie sur les « favorites » de Marie-Antoinette qu’on lui a « prêtée », dit-il, « dans les années qui ont suivi l’exécution de la reine. »
Pire, par la magie de Versailles, ce film veut lancer une OPA calomnieuse sur Marie-Antoinette pour faire de la plus populaire des reines l’étendard des « vices » et des « débauches » qui lui furent jadis attribués par ses diffamateurs-assassins et justifier ainsi ces mœurs jadis hautement condamnées et aujourd’hui mises à la mode.
NON, à l’OPA des « ADIEUX À LA REINE »,
le FILM QUI CALOMNIE MARIE-ANTOINETTE !
LA CDV RAPPELLE QUE, toute Civilisation est symbole, langage commun et personnages emblématiques, socle de son identité et de sa richesse patrimoniale. Versailles et Marie-Antoinette sont au cœur de cette fascination qui fait aujourd’hui de la France la première destination touristique au monde. Falsifier l’histoire par l’amalgame du faste de Versailles et d’une ignoble salissure de la reine de France, pour faire un produit marchand « accessible au plus grand nombre », rêver d’« un million » d’entrées, est une trahison de notre trésor patrimonial. Agir ainsi, c’est témoigner d’un profond déni de Vérité, de Justice et de Respect. C’est traiter la femme « appât » comme une vulgaire marchandise.
1) DÉNI DÉLIBÉRÉ DE VÉRITÉ HISTORIQUE. « Pour moi, la liberté de créer passait par l'impasse sur les archives, les témoignages et les ouvrages historiques. » a confié Jacquot au Figaro ! Il dit ne se référer qu’aux livres de Chantal Thomas et de Stefan Zweig – pourtant exempts de cette calomnie libidineuse – et il feint d’ignorer qu’Antonia Fraser ( inspiratrice du film de Copola ) a définitivement dissipé le mythe de « Marie Antoinette qui n’a pas eu les mœurs légères qu’on lui a longtemps prêtées. »
2) PURE CALOMNIE. Tout à son rêve de faire un million d’entrées et martelant à loisir que Marie-Antoinette éprouvait une « véritable passion » pour la duchesse de Polignac, Jacquot « n’hésite pas à filmer des scènes très sensuelles, charnelles entre les deux femmes ». Aggravant sa malice par la pirouette des diffamateurs aguerris, il en rajoute en confiant doctement à la presse : « Il me parait logique et pas du tout invraisemblable (sic) que Marie-Antoinette, mariée à un très brave homme s'intéressant plus à la chasse et à la serrurerie qu'à son corps, ait trouvé des satisfactions érotiques avec des princesses dont elle s'entichait » (Figaro 8 févr. 2012).
3) BUDGET PHARAONIQUE POUR SQUATTER LE PRESTIGE DE VERSAILLES. Pour accréditer la calomnie et « faire vrai », précise le Figaro, Jacquot « a tourné dans les décors historiques du château de Versailles. » « Cela a nécessité un budget pharaonique mais sans Versailles, que je considère comme mon personnage masculin principal (sic), je n’aurais jamais fait le film ».
4) SEXE, ARGENT, POUVOIR. Au total, le nouveau détournement de Versailles de ce film marketing du groupe Lagardère-GMT-Jacquot utilise le ressort du scandale facile et des effets spécieux sexe, argent, pouvoir, du meilleur mis au service du pire, à l’image des expositions de “sex toys” de Koons et des expositions de dérision du patrimoine dans les Grands Appartements Royaux de Versailles.
5) SYMBOLE DE LA FEMME HÉROÏQUE. Marie-Antoinette fut la femme la plus calomniée de l’histoire tout au long de son règne et sous tous les noms : « l’Autrichienne », « Madame scandale » (1779), « Madame déficit », « la louve », etc. L’« Affaire du collier » (1785), l’appel à la haine pour « raccourcir la louve autrichienne », l’ignominieuse accusation d’inceste lors du simulacre de son procès (1793) dont elle triompha par son immortelle apostrophe : « J’en appelle à toutes les mères de France ! », sont gravées dans les mémoires. Les hommes, son fils, le déficit, tout lui fut reproché jusqu’au ridicule de la démesure, non pas par des parangons de vertu mais par des hommes et des femmes marqués par tous les vices. Depuis la célèbre apostrophe de Madame de Staël, « Regardez-la cruels ! » « O femmes de tous les pays », des femmes ont répondu. Ainsi, Chantal Thomas, le propre auteur du livre « Les adieux à la reine » que Jacquot dit adapter à l’écran donne ce piquant démenti à « Madame déficit » : « En fait, on sait bien que ce qui a mis à sac les finances de la France, c’est la guerre d’indépendance américaine, et pas les chaussures de Marie-Antoinette. Mais avec les femmes au pouvoir, on en vient toujours aux paires de chaussures. » ( L’Humanité, 17 oct. 2002 ). La nouvelle calomnie du film de Jacquot voulant infliger à la reine Marie-Antoinette une « salissure » intolérable à son honneur et à sa dignité de femme, en déni de toute vérité, relève d’un acharnement idéologique. Elle ne peut que soulever de dégoût la conscience humaine devant tant d’atteinte à la dignité de celle dont la résistance à la Calomnie politique, à l’Injustice et à la Terreur légale – cette mère exemplaire comme en témoigne toute sa vie jusqu’à son testament final à l’antique (cf. tableau Vigée Lebrun) – a fait d’elle une héroïne et une martyre de la cause des femmes, qui force le respect et lui vaut cette popularité universelle reconnue dans le monde entier et aujourd’hui cible d’une ignominieuse OPA.
EN CONCLUSION, le montage marketing de Jacquot, amalgame de beauté et de salissure, jouant du scandale au détriment de notre patrimoine, veut faire passer un message ignoble inverse de la Vérité historique, de la Justice et de la Dignité. Un tel amalgame du meilleur et du pire à finalité mercantile justifie pleinement d’appliquer au film le célèbre jugement porté par Napoléon sur le très mercantile Talleyrand, le 28 janvier 1809 à Saint Cloud : « Tenez, vous êtes de la merde dans un bas de soie ! »
LA COORDINATION DÉFENSE DE VERSAILLES
► CONDAMNE LE NÉGATIONNISME du film de Jacquot utilisant la beauté des lieux, des costumes et des femmes, pour salir la reine Marie-Antoinette et faire de la billetterie en jouant du ressort du scandale convenu, dans le sillage des expositions dégradante à la Koons, initiées par Aillagon et lorsqu’il était encore en poste.
► DÉNONCE L’OPA CALOMNIEUSE SUR MARIE-ANTOINETTE voulant faire, de la plus populaire des reines, l’étendard des « vices » et des « débauches » jadis condamnés et aujourd’hui encensés.
► APPELLE À LA MOBILISATION GÉNÉRALE DES FEMMES contre l’atteinte à leur image, par une marchandisation sans limite de la femme-objet-publicitaire.
► INVITE TOUS LES DÉFENSEURS DU PATRIMOINE à venir porter la contradiction pacifique à l’ avant–première, du film « les Adieux à la Reine » Dimanche 18 Mars à 17 heures au cinéma Cyrano, 7 rue Rameau à Versailles en présence du réalisateur et de Virginie Ledoyen.
Arnaud Upinsky, Président de l’UNIEF/Coordination Défense de Versailles
Contact presse : courrierposte@orange.fr et tel : 06 01 76 20 79
Site : coordination-defense-de-versailles.info.