Union Nationale des Ecrivains de France
Coordination Défense de Versailles
8, rue d’Anjou, 75008 ParisLe Président Madame Catherine Pégard, Président
Etablissement Public du château de VersaillesLettre ouverte A Versailles, le 8 décembre 2011
Objet : votre mission, clef des Présidentielles 2012
Madame le Président,
Représentant l’immense pluralité des Français révoltés par la politique de « fracture culturelle [1]» – portée au pinacle à Versailles par votre prédécesseur – qui les ruine et dont ils ne veulent plus, nous souhaitons attirer votre attention sur l’impasse dans laquelle vous vous êtes engagée et nous vous proposons de vous rencontrer.
Issue du pôle politique, vous avez reçu votre mission de l’Elysée – en remplacement de J.-J. Aillagon perdu par son aveuglement –, en tout premier lieu pour passer le cap présidentiel de 2012 conformément à notre demande. « Pour l’Élysée et son porte parole, c’est l’horizon des présidentielles 2012 et la reconquête de l’Île-de-France qui a tranché ». « Par ce désaveu cinglant de J.-J. Aillagon, déclaré l’homme le plus influent du monde de l’art en France, en 2010, le Président de la République reconnaît dans le respect de Versailles la clef pour ne pas perdre les élections présidentielles de 2012 » ( cf. notre communiqué du 2 septembre 2011 ).
Pourtant, dans le double langage de vos premières déclarations, publiques et internes au château, dans l’annonce d’une exposition composite d’art new-yorkais à bidules, Joanna Vasconcelos, nous avons eu le regret de reconnaître le copié-collé des éléments de langage de la politique suicidaire de l’apprenti sorcier dont nous avions sollicité, avec succès, la démission dans notre lettre au Président de la République, du 21 septembre 2010 le mettant en garde :
- « Vous qui avez décidé de mettre la culture au centre de la politique, croyez-vous qu’à l’horizon 2012 il soit souhaitable que, sur ce front patrimonial, Versailles devienne le symbole du divorce croissant entre le peuple et un certain style de gouvernance autocratique, sourde et aveugle, dans laquelle il ne se reconnaît pas ? Pour échapper au piège contagieux du ridicule de M. Aillagon, nous ne voyons plus qu’une seule manière de fermer la boîte de pandore de l’apprenti sorcier, par un signal fort : désavouer celui qui joue au Roi-soleil aux dépens de la France et obtenir la démission de M. Aillagon que nous sollicitons par cette lettre. »
En politique, la demi-mesure est la pire des erreurs. Si, grâce au double langage de « métissage culturel colonial », que votre prédécesseur vous a instillé, vous croyiez pouvoir à la fois 1) Remplir la mission politique qui vous a été confiée de reconquête du symbole de Versailles au seul prix du congédiement de J.-J. Aillagon, de la réouverture (partielle) de la grille du Dragon et de l’éviction des ferrailles de Venet de la place d’armes ; 2) Et poursuivre la politique d’invasion d’art new-yorkais de dérision dans le fleuron d‘excellence du patrimoine français ? Alors, vous faites fausse route. Pour assurer le succès de la mission politique d’apaisement que vous a confié le futur candidat aux présidentielles de 2012, vous n’avez pas le choix. La seule solution est de donner le signal fort qui s’impose : un coup d’arrêt définitif à cette politique de saccage « à la Koons » de notre mémorial de France le plus prestigieux, lancée en 2008 dans les Grands appartements royaux.
Entre la réussite et l’échec de votre mission politique, vous êtes maintenant à la croisée des chemins. De même qu’en 2010 nous avions sollicité, avec succès, la démission de l’auteur de cette politique suicidaire de salissure de notre patrimoine, de même, nous sollicitons aujourd’hui un rencontre pour vous dévoiler les mécanismes pervers d’une politique d’aliénation de notre patrimoine qui vise à faire de Versailles le pivot mondial de l’art des marchés régnant à New-York – symbole abhorré de la Crise actuelle de l’Euro – au dépens de nos intérêts vitaux ; pour libérer Versailles de la censure de l’art officiel subventionné ; pour vous rappeler, à l’horizon 2012, votre devoir hautement démocratique de respect de notre patrimoine moral autant que physique ( plus aucune exposition de néo-vandalisme spéculatif « contemporain » au château ! ) afin que vous ne puissiez plus dire un jour, au regard de votre mission politique : « Je ne savais pas ». « Ecouter beaucoup » pour « comprendre avant d’agir » n’est-il pas votre règle d’or ?
Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Madame, l’assurance de nos respectueuses considérations.
Pierre CHARIE-MARSAINES Arnaud-Aaron UPINSKY Président d’honneur, Commandeur de la Légion d’Honneur Président cc. Président de la République